Je suis de ceux qui pensent qu’il faut féliciter le mouvement syndical guinéen parce qu’il a fourni des efforts pour la classe ouvrière.
Il faut au moins être un fou pour ne pas aspirer au bonheur tant souhaité ou s’opposer à son propre bonheur.
j’introduis cette phrase pour dire à la classe ouvrière, que je comprends bien leur colère et les préoccupations soulevées par des multiples réactions à la suite de la signature du protocole d’accord survenue hier nuit à 2h entre les parties (Gouvernement-Syndicat-Patronat).
Le train de vie ostentatoire que mènent nos dirigeants les rend incredibles lorsqu’ils tentent de justifier la faiblesse de nos recettes, de l’accroissement des dépenses et des dettes intérieures et extérieure vis-à-vis des laborieux travailleurs qui vivent des conditions de vies épouvantables couronnées par une cherté de vie que l’Etat ne pourrait maîtriser.
Pourtant obtenir 35% d’augmentation sur la valeur monétaire du point d’indice (VMPI) avec un gouvernement de transition de surcroît animé d’un manque de volonté n’est pas une chose aisée.
Dans un an 7 mois, tous les 35% seront totalement appliqués au bénéfice de la classe ouvrière. D’ici là, on aura compris si certains engagements du gouvernement sont tenus ou non, je pense à l’effectivité des 35%; à la couverture sanitaire à hauteur de 80; la mise en circulation des bus à un prix abordable pour les fonctionnaires…
Sans vouloir défendre la partie gouvernementale, je sais aumoins en tant que juriste, les incidences financières que causent une augmentation sur les primes, ne sommes pas comparables à celles que peuvent causer une augmentation sur le salaire base.
Une augmentation sur les primes ne constitue pas une garantie, car elle n’est applicable que de manière circonstancielle pendant une période bien définie, mais celle faite sur le salaire de base suit le travailleur même au delà de la retraite. C’est pourquoi les gouvernements se méfient d’une augmentation considérable sur la valeur monétaire du point d’indice ou même s’il elle est faite, son application se fera par échelonnement afin qu’il puisse se trouver d’autres proches de recettes pour amortir les incidences financières.
A ce niveau, il faut croire au gouvernement, lorsqu’il se défend en disant que l’augmentation de la valeur monétaire du point d’indice impliquera les futurs nouveaux fonctionnaires, ceux en activité mais aussi les retraités, je crois que cela a beaucoup pesé dans la balance ♎️ des arguments.
Beaucoup de fonctionnaires se demandent pourquoi nous n’avons pas eu les retombés de ces négociations par effet rétroactif ou à l’effet immédiat ?
La réponse que je pourrais apporter à cette question est que la loi de finance rectificative en cours d’exécution ne prévoit pas d’augmentation sur les salaires, il faut alors attendre la loi de finance initiale 2024 pour prévoir une quelconque augmentation.
Parlant de la Loi de finance initiale 2024; c’est là, que les camarades autour de la table ont manqué de stratégie.
Depuis le dépôt, du préavis de grève qui courait pour 10 jours, les syncalistes étaient en position de force, face au gouvernement.
S’il est impossible d’avoir quelque chose par effet rétroactif ou à l’immédiat à cause du fait que la loi ne prévoyait pas en 2023, les camarades pouvaient insister que la loi de finance initiale 2024 prenne en compte quelques mois en rétroactivité parce que c’était vraiment possible de l’avoir.
Quatre choses ont gouverné la désapprobation par certains le protocole, à savoir :
1- le manque de sincérité des camarades envers la classe ouvrière alors qu’ils étaient déjà d’accord avec le gouvernement
2- l’échelonnement de l’application de l’effectivité des 35% jusqu’en 2025
3- la non prise en compte de l’avis de la base alors que les négociations ont été faites en son nom
4- la majorité des fonctionnaires croyaient l’application par rétroactivité ou par effet immédiat, à tel point nous avions tous fait des simulations sur ce qu’on pouvait avoir dès la fin du mois de novembre 2023.
Entendre qu’une partie des 35% serait donnée en fin janvier 2024 et que et le reste en juillet 2025, frise sincèrement les consciences d’autant plus que l’on s’attendait à tout, sauf ça.
Cette surprise et manque de communication engendré par les centrales syndicales valent tous leurs pesant d’or, dans un pays où le climat de confiance entre syndicats et syndiqués est toujours délétère et parfois marqué par des guerres d’egos ou par la dissidence.
Dans le protocole il fallait clairement préciser, la hauteur de la contribution même si moi je crois que c’est 5% du salaire de base
Ensuite, il fallait préciser, le mois auquel, les travailleurs et leurs membres de familles malades pourraient être pris en charge par les centre hospitalier en définissant toutes les modalités.
Tous ces facteurs ont été la cause des grincements de dents constatées à la bourse du travail.
C’est ainsi que je prie l’ensemble des syndiqués de la classe ouvrière qui sont touchés par ces agissements de passer par autres méthodes de sanctions que de traiter les camarades de vendus ou de traitres.
Pour moi, les injures et les menaces vis-à-vis de nos camarades syndicalistes sont des termes péjoratifs qui n’honorent pas notre statut de cadre de l’Etat. ¨Parfois,il est difficile d’être leader, car chacun souhaiterait que son avis soit pris en compte même ça ne reflète pas la réalité.
Loin de faire une leçon de morale à qui ce soit, j’ai juste voulu préciser ma position par rapport à actualité qui défraie la chronique depuis hier.
Merci de votre compréhension habituelle
Par votre Camarade Alpha Oumar SAGNA professeur de Français au lycée Amadou Mahtar M’Bow de Kamsar