La contribution d’Ibrahima Sory Keita, Secrétaire Général du Parti Rassemblement pour la Paix et le Développement (RPD), marque un moment clé dans le débat autour de l’avant-projet de la nouvelle constitution en Guinée. Son analyse offre une réflexion sur les enjeux historiques, politiques et socio-économiques de ce texte, tout en appelant à une prise de conscience collective, notamment de la jeunesse guinéenne.
Un cadre constitutionnel pour la refondation de la nation
Keita exprime clairement que l’avant-projet de la nouvelle constitution présentée par le Conseil National de la Transition (CNT) sous la direction de Dr Dansa Kourouma représente une opportunité de refondation pour la Guinée. Il reconnaît que bien qu’il soit difficile de satisfaire toutes les attentes du peuple, ce projet de texte juridique est conçu pour refléter les préoccupations et les aspirations des Guinéens, tant ceux vivant sur le territoire national que ceux de la diaspora.
L’avant-projet de constitution apparaît comme un document fondateur, destiné à stabiliser le pays sur le long terme. Cette stabilité est essentielle pour assurer la croissance et le développement durable d’une nation qui, depuis longtemps, aspire à un système politique et juridique plus solide et plus inclusif.
La jeunesse : un vecteur de transformation
Le Secrétaire Général du RPD met l’accent sur la jeunesse, soulignant à la fois ses potentialités et ses défis. Il rappelle que la jeunesse, souvent perçue comme un atout pour son dynamisme, sa flexibilité et sa capacité d’adaptation, ne doit pas être considérée uniquement comme une période transitoire, mais comme un moment propice à des actions concrètes et positives. L’appel à la jeunesse est fort : elle doit se mobiliser et s’engager activement dans les débats sociopolitiques du pays.
Keita incite ainsi les jeunes à intégrer des organisations de la société civile (OSC) ou des partis politiques pour défendre les intérêts de la nation de manière structurée et responsable. Pour lui, il est impératif que la jeunesse prenne des responsabilités et qu’elle soit au cœur des processus décisionnels du pays. Cela rejoint l’idée qu’une jeunesse bien organisée peut influencer de manière significative les orientations politiques et économiques du pays.
La constitution et les droits des jeunes
Dans son analyse de l’avant-projet de constitution, Keita met en lumière deux articles spécifiques qui abordent directement les droits des jeunes : les articles 26 et 21. L’article 26 garantit aux jeunes le droit à la protection et à l’épanouissement, avec des mesures claires pour leur participation active à la vie de la nation. Cela inclut des garanties contre diverses formes d’exploitation et d’abus, mais aussi un soutien à leur développement intégral.
L’article 21, quant à lui, traite de l’éducation et de la formation des jeunes, des questions cruciales pour leur avenir. L’État s’engage à garantir la gratuité et l’accès à l’éducation, y compris l’enseignement supérieur, tout en créant des opportunités pour les diplômés de s’insérer dans le marché du travail. Cela montre une volonté de l’État de renforcer la formation des jeunes pour qu’ils puissent jouer un rôle clé dans le développement de la nation.
Un appel à la responsabilité et à la prise de conscience
Keita ne se limite pas à analyser les enjeux constitutionnels ; il lance également un appel à la jeunesse guinéenne. Pour lui, la jeunesse ne doit pas se laisser manipuler par des intérêts particuliers qui pourraient la détourner de l’intérêt général. Cette mise en garde est importante dans un contexte politique où la jeunesse est parfois utilisée comme un outil pour servir les ambitions d’élites politiques. Keita insiste sur l’importance de la conscientisation et de la responsabilité collective.
Il exhorte également l’État à prendre en compte les préoccupations des jeunes en les plaçant au centre des prises de décisions. Cette recommandation est d’autant plus pertinente dans un pays où la jeunesse constitue une majorité de la population, et où son exclusion des processus décisionnels pourrait avoir des conséquences néfastes à long terme.
La contribution de Keita souligne à la fois les promesses et les défis de l’avant-projet de la nouvelle constitution guinéenne. Si ce texte semble être une avancée vers une refondation politique et sociale du pays, sa mise en œuvre dépendra largement de l’engagement de la jeunesse et de la volonté des autorités à les inclure dans les processus décisionnels.
En définitive, cet avant-projet de cette nouvelle constitution pourrait devenir un pilier de stabilité pour la Guinée, à condition que toutes les parties prenantes, notamment la jeunesse, s’approprient cet outil et en fassent un moteur de progrès et d’unité nationale. La vision de Keita appelle donc à une mobilisation générale, tant des jeunes que des dirigeants, pour bâtir un avenir plus solide et inclusif pour la Guinée.
La Rédaction
