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À l’occasion de la commémoration de l’an  66 de l’indépendance de la Guinée, célébrée ce 2 octobre 2024, Elhadj Mamadou Cellou Dalein Diallo, ancien Premier ministre et leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a prononcé un discours poignant et plein  d’engagement pour la préservation des acquis démocratiques en Guinée. 

En rappelant les luttes historiques ayant conduit à l’indépendance du pays, Cellou Dalein a également lancé un appel pressant à la défense des droits et libertés qui semble être  actuellement menacés par le régime militaire en place.

Au prime abord, l’opposant guinéen a rendu hommage à la fierté nationale incarnée par le « NON » massif des Guinéens, le 28 septembre 1958, au référendum sur le maintien de la domination coloniale française. Cet acte courageux, selon lui, a marqué le début du processus de décolonisation à l’échelle du continent africain. « C’est bien cet acte posé par notre peuple fier et uni qui a réellement déclenché le processus de décolonisation du continent africain », a-t-il déclaré, en saluant la mémoire des pionniers de l’indépendance et le soutien inébranlable de la Guinée aux mouvements de libération africains.

Cependant, le ton du discours s’est assombri lorsqu’il a abordé la situation actuelle de la Guinée. Selon Diallo, les acquis démocratiques obtenus au prix de nombreux sacrifices sont aujourd’hui en péril. « Notre pays, qui a été le fer de lance de la reconquête de la liberté et de la dignité de l’Afrique, est confronté aujourd’hui à un risque majeur de remise en cause des droits et libertés de notre peuple ainsi que de ses acquis démocratiques », a-t-il averti.

Il a également exhorté les Guinéens à s’unir à nouveau, comme en 1958, pour défendre ces valeurs fondatrices de la nation. Il a insisté sur la nécessité d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel par l’organisation d’élections inclusives et transparentes, en accord avec la Charte de la Transition. « Nous devons exiger et obtenir à tout prix le retour à l’ordre constitutionnel », a-t-il martelé, pointant du doigt la junte dirigée par le Général Mamadi Doumbouya, accusée de violer ses propres engagements.

Au finish, M. Diallo a appelé à la responsabilité collective pour honorer les luttes passées et assurer un avenir digne aux générations futures. « C’est le seul moyen d’être dignes de nos devanciers et de mériter l’estime et la fierté des générations futures », a-t-il affirmé, appelant à une mobilisation nationale pour préserver la démocratie en Guinée.

Par T. Oularé