La lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles dans la région du Badiar en Guinée vient de franchir une nouvelle étape. Une patrouille d’envergure de la Brigade Nationale de lutte contre la criminalité sur la faune et la flore a été déployée dans la zone du 8 au 16 octobre 2025.
L’opération, baptisée P10, couvrait le Parc National du Badiar et les zones limitrophes, notamment une partie de la Préfecture de Gaoual. Elle a été coordonnée par le Sous-Lieutenant Malick Conté, le Chef de la Cellule des Opérations de l’Unité centrale de la Brigade Nationale de lutte contre la criminalité sur la faune et la flore, avec l’appui des unités régionales de Boké et Labé, ainsi que des agents des unités préfectorales de Koundara et de Gaoual. La mission visait à traquer les activités criminelles menaçant la faune et la flore dans l’aire protégée.
Interpellation et saisie de bois
Le 8 octobre 2025, lors d’une patrouille nocturne dans les environs de Kaourané, les éléments de la Brigade nationale ont saisi un important stock de bois, 118 madriers simples de 4 mètres, des espèces du caïlcédrat (Kaya senegaleuse) et de Copahu africaine (Daniellia oliveri).
Le contrevenant, Alpha Oumar Diallo, a été interpellé sur les lieux. Ayant reconnu les faits et ne possédant aucune autorisation pour couper du bois, après son audition il a été déféré au parquet du Tribunal de Première Instance (TPI) de Koundara et placé sous mandat de dépôt par le Procureur puis incarcéré à la prison civile en attente de son procès.
Cette coupe de bois a eu lieu durant la période d’interdiction pris par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD). En effet, chaque année la période de juin à septembre est destinée au repos biologique, toute activité de coupe, transport de bois et d’importation de madriers est interdite sur le territoire.
Des défis persistants mais un bilan positif
Depuis plusieurs décennies l’exploitation illégale du rônier menace gravement l’existence de cette espèce qui tend à disparaitre dans le parc à cause de la surexploitation. Le contrôle et la surveillance de cette activité illégale constitue un défi de longue date pour les gestionnaires du parc.
Les actions menées en 2025 par la Brigade, en synergie avec les gestionnaires du parc et les autorités administratives dont le Préfet de Koundara, affichent un bilan positif avec une baisse considérable de l’exploitation illégale du bois et du rônier.
En effet, depuis l’intervention de la Brigade courant mars, l’exploitation du rônier s’est interrompue grâce aux condamnations qui ont eu un effet dissuasif. Il faut rappeler que les décisions de justice obtenue en début d’année à l’encontre des exploitants de rônier avec des peines d’emprisonnement fermes et effectives sont une première depuis la création du Parc en 1985. Un exemple qui illustre une nouvelle fois le fait que l’application effective de la loi est indispensable pour faire reculer la criminalité liée aux espèces sauvages et préserver les ressources naturelles du pays.
La mission s’est achevée après une dernière étape dans la préfecture de Gaoual où une saisie de 74 madriers simples a été réalisée à Parankikala avant le repli des équipes sur Conakry.
Les autorités réaffirment ainsi leur engagement à protéger le patrimoine naturel guinéen, soulignant que la vigilance doit rester de mise face aux menaces persistantes.
Le Commandement de la Brigade nationale de lutte contre la criminalité sur la faune et la flore, sous le leadership de la Direction Générale des Conservateurs de la Nature (DGCN), exprime toute sa gratitude à ses partenaires techniques et financiers dont les efforts participent à l’atteinte de ses objectifs dans la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages.
Cellule de la Communication de la Brigade





