Le mystère reste entier. Plus de sept mois après les secousses inhabituelles qui ont ébranlé le petit village de Gbargbarma, dans la sous-préfecture de Kobikoro (Faranah), une série de questions demeurent sans réponses. Le 25 octobre 2024, des bruits assourdissants similaires à des explosions, accompagnés de violentes vibrations du sol, ont semé la panique dans cette localité enclavée de la Haute Guinée.
S’agissait-il d’un tremblement de terre ? D’un affaissement de terrain ? D’un phénomène géologique rare ?
À l’époque, l’événement avait fait grand bruit au sens propre comme au figuré. Les médias s’en étaient brièvement fait l’écho, notamment la Radio Rurale de Faranah et autres médias en ligne. Une équipe de spécialistes dépêchée de Conakry, composée notamment de géologues et de sismologues, avait été annoncée comme devant mener des investigations sur place. Mais depuis, plus rien. Aucun rapport officiel, aucune communication publique, aucune mesure connue n’est venue éclairer les populations sur ce qui s’est réellement passé.
Qu’est devenue cette mission scientifique ? Quelles ont été ses conclusions ?
La population, qui vit toujours dans l’angoisse d’un nouvel épisode, mérite des réponses. Car si le phénomène n’a pas causé de pertes humaines, il a fortement affecté la tranquillité des habitants, provoquant parfois des fuites temporaires vers les villages voisins.
Un phénomène isolé ou un avertissement de la nature ?
Dans une région rarement touchée par des secousses sismiques, cet événement soulève également une autre interrogation : la Guinée est-elle prête à faire face à des risques géologiques jusque-là méconnus ou sous-estimés ? Quelles sont les capacités du pays à détecter, surveiller et prévenir ce genre de phénomène ? Et surtout, quelles sont les mesures mises en place pour protéger les populations rurales, souvent les plus vulnérables et les moins informées ?
Silence radio ou oubli volontaire ?
Pourquoi ce silence prolongé autour d’un événement aussi inquiétant ? Est-ce par manque de moyens, d’expertise, ou de volonté politique ? En l’absence d’une communication officielle, les rumeurs continuent de prospérer, laissant le champ libre aux spéculations mystiques et aux interprétations surnaturelles.
Aujourd’hui, plus que jamais, il est impératif que les autorités compétentes qu’il s’agisse de la Direction préfectorale des mines, de l’Environnement de Faranah, élargis aux Ministères impliqués du Gouvernement Bah Oury, ou d’autres instances rendent publics les résultats des investigations menées, s’il y en a eu bien entendu. Le droit à l’information n’est pas un luxe pour les populations de l’intérieur du pays ; c’est une exigence citoyenne fondamentale.
Gbargbarma attend toujours des réponses. Et nous aussi.
Tamba Oularé (Journaliste spécialiste des questions de faune et de flore)





