M. Keita Ibrahima Sory, géographe environnementaliste guinéen, plaide auprès du Conseil National de Transition (CNT) pour l’adoption d’une législation anti-plastique dans le cadre de la nouvelle loi fondamentale du pays. Ce plaidoyer intervient à un moment où le réchauffement climatique, largement attribué à l’activité humaine, exacerbe les problématiques environnementales en Guinée et dans le monde entier.
Le réchauffement climatique est désormais une réalité incontestable du monde moderne. Il résulte principalement de l’augmentation rapide des émissions de gaz à effet de serre, et ses effets se font sentir de manière croissante à travers le globe. En Guinée, un pays doté d’une diversité climatique remarquable, les quatre régions naturelles subissent des impacts variés.
1. Moyenne Guinée – Fouta Djalon (Nord-Ouest) : Région de climat d’altitude, plus sec et frais, avec des températures nocturnes pouvant baisser de 3 à 4 degrés.
2. Basse Guinée (côte maritime) : Région humide avec une faible amplitude thermique (moyenne entre 25 et 30 degrés) et six mois de précipitations abondantes.
3. Guinée Forestière (Sud-Est) : Région au climat tropical, caractérisée par de fortes pluies à partir du mois de mai.
4. Haute Guinée (Nord-Est) : Région au climat très sec et chaud, surtout à partir de mars.
Si aucune action n’est entreprise, la Guinée risque de connaître des perturbations climatiques majeures et des catastrophes naturelles accrues, exacerbées par la prolifération des unités de production d’eau en sachets plastiques, répandues sans réglementation appropriée. L’environnement est envahi par ces déchets plastiques qui polluent les espaces publics, les côtes atlantiques, et les cours d’eau. Les sources d’eau, essentielles à la vie, sont menacées par l’érosion et l’assèchement, tandis que certaines espèces animales disparaissent peu à peu, contribuant à la désertification de la Haute Guinée. Les perturbations météorologiques affectent également la Moyenne Guinée et la Guinée forestière.
Le plastique, un déchet que la nature ne peut digérer, a un impact dévastateur. Sa production ne prend qu’une seconde, son utilisation moyenne dure environ 20 minutes, mais il mettra 1 000 ans à se décomposer s’il est jeté dans la nature.
Face à cette menace, M. Keita Ibrahima Sory propose une série de mesures urgentes qui pourraient inspirer le CNT à se projeter sur une approche de projet de législation anti-plastique.
1. Réduction de l’utilisation et de l’importation des plastiques dans un premier temps, avec pour objectif leur suppression totale sur le sol guinéen à moyen terme.
2. Fermeture des unités de production illégales d’eau en sachets plastiques, qui opèrent en dehors des réglementations en vigueur.
3. Interdiction des emballages plastiques, accompagnée d’une incitation à l’utilisation d’emballages en papier.
4. Plaidoirie pour amener le conseil national de la transition (CNT) grâce au leadership de son président Dr Dansa Kourouma à mettre en projet une législation anti-plastique pour non seulement réduire en court terme l’utilisation des plastiques dans notre pays mais dans le long terme, encadrer par un mécanisme juridique les usines d’industrie de production d’eau naturelle.
Ces actions sont nécessaires pour préserver l’environnement guinéen, en protégeant ses ressources naturelles, sa biodiversité et son équilibre climatique. La faune, la flore, et les cours d’eau, essentiels à la survie des populations, doivent être protégés non seulement pour aujourd’hui, mais aussi pour les générations futures.
Ibrahima Sory Keita, Géographe environnementaliste