Le président sortant Macky Sall a fait tout ce qui était en son pouvoir pour que son cousin Amadou Ba puisse lui succéder. Il lui a tout donné : toutes les charges publiques élevées, les réseaux et l’argent. Néanmoins, ce plan alternatif a fait long feu.
Il est clair que le candidat du système n’était pas un bon cheval de course. Les manœuvres ethnocentrées de son parrain de président ont entraîné un refus de confiance de la part de la majorité écrasante des Sénégalais, ce qui a causé le séisme électoral du dimanche.
Il n’est pas exclu qu’il y ait un effet domino dans la sous-région.
Il faut , par ailleurs, constamment répéter que l’ethnicisme est vraiment dévastateur.
À chaque fois qu’il se répand, le corps national se déchire et se dévore de manière horrible. La guerre du Biafra au Nigeria et celle des Hutus contre les tutsis au Rwanda sont des illustrations frappantes.
Il était donc vital de prévenir cette menace, qu’elle soit plausible ou incertaine, ici et ailleurs, avant qu’elle ne se manifeste ou ne se concrétise.
L’ethnie ne peut jamais être considérée comme un moyen d’expression politique ou un cadre d’action constructif.
Quand on dit ‘mon ethnie est marginalisée’ dans un pays, cela signifie qu’on ne peut pas espérer grand-chose de positif. C’est pire encore, la tension devient incessante et les conflits interethniques trouvent un aboutissement certain.
Le peuple sénégalais frère a eu de la chance, et nous espérons que la Mauritanie connaîtra le meilleur, malgré l’ethnocentrisme persistant.
Ely Ould Sneiba