“Libérez Sonko”, “Libérez les otages”, “à bas la dictature”, scandaient des manifestants, dont quelques uns étaient munis de drapeaux russes, au milieu d’une foule rassemblée dans la banlieue dakaroise dans le bruit des vuvuzelas, sifflets et klaxons. 

 

Cette manifestation à l’appel du “Mouvement des forces vives du Sénégal F24”, collectif qui regroupe des dizaines d’organisations politiques et de défense des droits, est l’une des rares autorisées par les autorités depuis les troubles début juin liés à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko dans une affaire de moeurs, les pires qu’ait connu le pays depuis des années.

Le ministre de la Justice avait chiffré à “environ 500” le nombre de personnes détenues en lien avec les troubles survenus en 2023, le parti de l’opposant Sonko évaluant à plus de 1.000 le nombre de ces “prisonniers politiques”.

“Je suis venu pour exiger la libération de tous les détenus politiques. On ne veut plus d’une justice à deux vitesses”, a affirmé Birame Gueye, 61 ans, propriétaire d’une entreprise de location de voiture.

Certains brandissaient des pancartes à l’effigie de M. Sonko, détenu depuis fin juillet sous différents motifs dont “appel à l’insurrection”. Celui-ci a repris récemment sa grève de la faim et est dans un état “très faible” dans un service de réanimation d’un hôpital de Dakar, selon l’un de ses avocats.

“Il y a un gouvernement qui donne l’air de vouloir la mort de Sonko, qui ne montre aucune humanité par rapport à sa souffrance. Faire d’Ousmane Sonko un martyr ne leur servira à rien”, a déclaré à l’AFP Mamadou Mbodj, le coordonnateur de F24.

Candidat à la présidentielle de février 2024, M. Sonko, 49 ans, troisième de la présidentielle de 2019, accuse le président Macky Sall, qui s’en défend, de vouloir l’écarter du scrutin par des procédures judiciaires. M. Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, a annoncé début juillet ne pas se représenter.

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