La Brigade Nationale de lutte contre la criminalité sur la flore et la faune sauvage, en abrégé « BAC Environnementale », opérant sous l’égide du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, a récemment démantelé un important réseau de trafic illégal de bois dans la Préfecture de Kindia. Plusieurs interventions coordonnées ont mené à l’arrestation de suspects et à la saisie d’importantes quantités de bois.
Pour rappel, le commerce illégal des espèces sauvages est un crime organisé transnational qui occupe le 4ème rang du commerce illicite dans le monde après celui de la drogue, des êtres humains et le blanchiment d’argent. Il amasse des bénéfices illicites au profit des réseaux criminels impliqués, d’environ 23 milliards de dollars US chaque année et implique dans certaines régions d’Afrique, des groupes armés terroristes, ce qui constitue une menace pour la sécurité, la stabilité et l’économie, constituant une préoccupation mondiale de nos jours.
En République de Guinée, la Brigade Nationale a déployé des équipes de patrouille en avril 2024, dans la Préfecture de Kindia, précisément dans la Sous-Préfecture de Madina-Oula. Au cours de cette opération, des suspects ont été interpellés et 942 unités de bois de diverses espèces issues de la coupe illégale ont été confisquées.
D’abord, c’est un camion contenant 224 madriers qui a été saisi au cours de l’opération impliquant l’un des plus important commerçant de bois de Kindia. Ce dernier et le chauffeur du camion contenant les cargaisons de bois sont sujets d’accusations multiples incluant la coupe, la circulation et la commercialisation illégales de produits forestiers, la fraude sur la qualité et la quantité des espèces, le faux et usage de faux.
Ensuite, 104 madriers de vène et 392 planches ont été saisis à des contrevenants poursuivis pour les mêmes faits.
Enfin, un autre contrevenant en provenance du Parc National de Outamba-Kilimi en Sierra Léone a également été interpellé dans un rayon proche de la frontière pour chasse illégale dans une aire protégée étrangère, détention et commercialisation d’espèces animales partiellement protégées.
Les prévenus ont tous été interrogés par les agents assermentés de la Brigade Nationale de lutte contre le trafic d’espèces sauvages et ont été déférés au Parquet du Tribunal de Première Instance (TPI) de Kindia où ils sont placés sous mandat de dépôt, en attendant leur procès qui débutera le 21 mai 2024.
Ces patrouilles ont été réalisées par la Brigade Nationale de lutte contre la criminalité sur la faune et la flore qui est désormais appuyée dans ses activités par le Projet Natura-Guinée financé par l’Union Européenne. Le Projet comprend une composante spécifiquement dédiée à appuyer l’Etat dans la lutte contre le trafic d’espèces sauvages.
Le Fonds de l’Environnement et du Capital Naturel (FECAN), placé sous la tutelle technique de l’autorité ministérielle en charge de l’Environnement, a apporté un soutien logistique à l’opération en facilitant la collecte des stocks de bois confisqués et placés sous scellés judiciaires. Cette initiative inédite vise à renforcer les mesures contre la déforestation et le commerce illégal de bois en République de Guinée.
Durant ces dernières années, la Préfecture de Kindia est devenue une des zones de prédilection des trafiquants de bois qui amassent d’énormes profits illégaux et sont bien organisés avec des ramifications en Sierra Leone et même au sein des structures de contrôle de l’administration. Pour les auteurs de ce trafic de bois transnational, l’appât du gain est plus fort que tout et tous les moyens sont bons pour persévérer dans le pillage des ressources naturelles.
Il reste évident que ces crimes sur le patrimoine forestier national mettent en péril les efforts du Gouvernement et ses Partenaires Techniques et Financiers.
Il est pourtant indispensable de redoubler d’efforts et mettre hors d’état de nuire ces activités criminelles qui détruisent les forêts guinéennes et la faune sauvage qu’elles abritent.
L’enjeu environnemental est capital, notamment en termes de lutte contre le réchauffement climatique, la désertification et la perte de la biodiversité. En effet, il n’échappe à personne que partout en Guinée, les températures sont de plus en plus hautes puisque la coupe illégale de bois est intense partout sur le territoire national et la population en souffre déjà de trop.
Affaire à suivre….
Avec la Division de la Communication Brigade Nationale