A l’occasion de la semaine de l’indépendance qui s’est tenue du 27 septembre au 02 octobre 2024, le Gouvernement guinéen, sous l’impulsion du CNRD et de son Président, Son Excellence Général Mamadi DOUMBOUYA, Président de la République, Chef de l’Etat, a fait honneur à la femme guinéenne sous le thème «S’inspirer du passé pour construire le futur ensemble : la guinéenne».
Au delà des mots, des actes significatifs ont été posés par les autorités à tous les niveaux. Le Président de la République, en personne, a rendu visite à quelques figures féminines qui ont marqué et/ou continuent de marquer l’histoire de la Guinée, notamment : Hadja Mariama SOW, compagne de l’indépendance ; Hadja Aïcha BAH DIALLO, ancienne ministre de l’éducation et ancienne haut fonctionnaire de l’UNESCO ; Hadja Saran DARABA, ancienne ministre et ancienne Secrétaire Exécutive de la Mano River Union. A ne citer que celles-ci.
Les médias de tout bord ont mis sous lumière des femmes modèles aux parcours atypiques et rappeler quelques grands noms de l’histoire guinéenne tels que : Hadja Makalé TRAORE, Hadja Mafory BANGOURA, M’Balia CAMARA, Jeanne Martin CISSE, feue Hadja Rabiatou Sera DIALLO,…
Des rues entières et des établissements scolaires ont été baptisés aux noms des braves femmes guinéennes.
Les départements en charge de l’éducation et de la formation (enseignement pré-universitaire et alphabétisation ; enseignement supérieur, recherche scientifique et innovation ; enseignement technique, formation professionnelle et emploi), à l’instar de tous les autres ministères, ont aussi magnifié les enseignantes à travers des affiches, des conférences et des cérémonies de reconnaissance.
Après donc ces festivités mémorables à l’honneur de la femme guinéenne, il est temps de s’interroger sur la place de la femme dans certaines sphères de la société, notamment dans le système éducatif guinéen.
Dans la présente analyse, nous nous focaliserons sur le cas des filles et femmes dans le sous-secteur de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation. Nous nous fonderons ainsi sur les taux de scolarisation et de rétention des filles, le nombre d’enseignantes, les femmes responsables au niveau des services centraux et déconcentrés ainsi que dans les écoles et établissements scolaires.
A l’issue de cette analyse, nous formulerons quelques recommandations dans le but de promouvoir le genre dans et à travers l’éducation.
Tout d’abord, sur la base des données issues de l’annuaire statistique 2021-2022, intéressons-nous aux taux de scolarisation des filles au préscolaire, au primaire et au secondaire ainsi qu’au nombre d’enseignantes pour chaque cycle.
Au préscolaire, sur 261 070 enfants scolarisés, 127 735 sont des filles contre 133 335 garçons. Le taux brut de préscolarisation est 19,8% au total ; on note ainsi 19,6% de TBP pour les filles contre 19,9% pour les garçons. En zone rurale, on compte 66 883 enfants préscolarisés dont 32 435 filles contre 34 448 garçons. Quant à la zone urbaine, on a 194 187 enfants préscolarisés dont 95 300 filles contre 98 887 garçons.
Mais, sur une population d’enfants préscolarisables de 1 321 674 dont 651 100 filles contre 670 574 garçons.
Au primaire, sur une population de 2 208 723 enfants scolarisés, on a 1 015 048 de filles contre 1 116 039 garçons.
A noter qu’au primaire, le taux brut de scolarisation est 104,00% dont 95,60% pour les filles. Mais, le taux d’achèvement reste faible : 76,9% dont 67,8% pour les filles contre 86,1% pour les garçons. Selon les zones, ce taux est de : 53,0% dont 42,9% pour les filles contre 63,4% pour les garçons en zone rurale et 117,9% dont 111,1% pour les filles contre 124,8% pour les garçons en zone urbaine.
Quant au secondaire, sur une population de 1 985 682 dont 1 027 629 filles, on note : 751 683 scolarisés dont 315 123 filles, soit un TBS de 37,9% dont 30,7% pour les filles.
Selon les niveaux (collège et lycée), on a :
-niveau collège : 535 541 scolarisés dont 225 425 filles contre 310 116 garçons. Selon les zones, on a : 149 484 scolarisés dont 56 396 filles contre 93 088 garçons en milieu rural ; 386 057 scolarisés dont 169 029 filles contre 217 028 garçons en milieu urbain.
Le TBS total est de 45,0% dont 37,0% pour les filles contre 53,3% pour les garçons. En milieu rural, le TBS est de 20,1% dont 14,8% pour les filles contre 25,8% pour les garçons. En milieu urbain, le TBS est de 86,4% dont 74,7% pour les filles contre 98,5% pour les garçons.
-niveau lycée : 216 142 scolarisés dont 89 698 filles contre 126 444 garçons. Selon les zones, on a : 28 125 scolarisés dont 10 699 filles contre 17 426 garçons en milieu rural ; 188 017 scolarisés dont 78 999 filles contre 109 018 garçons en milieu urbain.
Le TBS total est de 27,2% dont 21,2% pour les filles contre 33,6% pour les garçons. En milieu rural, le TBS est de 5,8% dont 4,1% pour les filles contre 7,6% pour les garçons. En milieu urbain, le TBS est de 61,1% dont 49,6% pour les filles contre 73,4% pour les garçons.
En ce qui concerne le taux d’achèvement (TBA), il est 45,6% au collège dont 37,5% pour les filles contre 54,2% pour les garçons. Selon les zones, il est 18,0% dont 12,8% pour les filles contre 23,6% pour les garçons en milieu rural. Par contre, en milieu urbain, le TBS est de 90,7% dont 78,7% pour les filles contre 103,2% pour les garçons.
Au niveau lycée, le TBA est de 31,3% dont 24,2% pour les filles contre 39,4% pour les garçons. Selon les zones, il est 5,4% dont 3,9% pour les filles contre 7,2% pour les garçons en milieu rural. Par contre, en milieu urbain, le TBS est de 71,5% dont 56,7% pour les filles contre 87,7% pour les garçons.
Quant aux effectifs d’enseignantes par cycle, ils se présentent comme suit :
Au préscolaire, sur un total de 6878 enseignants, on compte 1305 hommes contre 5573 femmes. A ce niveau, on constate aisément que les femmes sont les plus nombreuses, soit un écart de 4268 enseignantes de plus que les hommes.
Au niveau du primaire, on dénombre 48 438 enseignants dont 16 011 femmes, soit 33,05%. Là, les hommes dominent très largement (32 427) avec un écart de 16 416 enseignants.
Quant au secondaire, enfin, on dénote 29 534 enseignants (27 930 hommes contre 1 604 femmes). L’écart homme-femme est est extrêmement grand (26 326 hommes de plus).
De façon générale, on constate que plus on progresse de la base vers le sommet du système, plus le nombre de femmes enseignantes baisse de façon drastique.
A présent, intéressons-nous aux statistiques de femmes responsables au niveau des services centraux et déconcentrés ainsi que dans les écoles et établissements scolaires.
Rappelons tout d’abord que le Ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation compte : une trentaine de services centraux, huit inspections régionales de l’éducation, trente neuf directions préfectorales et communales de l’éducation, quatre-cent cinquante sept (457) délégations scolaires de l’enseignement élémentaire, sept mille deux-cent trente-neuf (7239) écoles primaires publiques, mille deux-cent vingt-cinq (1225) collèges publics et trois-cent dix-sept (317) lycées publics.
Les données qui font l’objet d’analyse ici nous ont été fournies par le service genre et équité du ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation.
Parlons, premièrement, des directeurs d’école et chefs d’établissement :
-Au lycée, on dénote 317 proviseurs dont 10 femmes repartis comme suit entre les inspections régionales de l’éducation : 62 proviseurs dont 02 femmes à Conakry ; 13 proviseurs à Faranah dont 01 femme ; 30 proviseurs à Mamou dont 03 femmes ; 28 proviseurs à Kindia dont 01 femme ; 48 proviseurs à Labé dont 01 femme ; 27 proviseurs à N’Zérékoré dont 01 femme ; 41 proviseurs à Kankan dont 01 femme ; 68 proviseurs à Boké dont 00 femmes.
En ce qui concerne les censeurs (adjoints des proviseurs), sur un total de 372, on a que 09 femmes. Suivant les inspections régionales de l’éducation, il y a : 62 censeurs dont 06 femmes à Conakry ; 13 censeurs à Faranah dont 00 femmes ; 30 censeurs à Mamou dont 00 femmes ; 29 censeurs à Kindia dont 01 femme ; 48 censeurs à Labé dont 00 femmes ; 81 censeurs à N’Zérékoré dont 01 femme ; 41 censeurs à Kankan dont 01 femme ; 68 censeurs à Boké dont 00 femmes.
-Au collège, on a 1225 principaux dont 17 femmes repartis comme suit entre les inspections régionales de l’éducation : 703 principaux dont 08 femmes à Conakry ; 72 principaux à Faranah dont 01 femme ; 73 principaux à Mamou dont 00 femmes ; 94 principaux à Kindia dont 03 femme ; 04 principaux à Labé dont 00 femmes ; 116 principaux à N’Zérékoré dont 02 femmes ; 85 principaux à Kankan dont 01 femme ; 78 principaux à Boké dont 02 femmes.
En ce qui concerne les directeurs d’études (adjoints des principaux), sur un total de 1266, on a que 27 femmes. Suivant les inspections régionales de l’éducation, il y a : 703 directeurs d’études dont 15 femmes à Conakry ; 13 directeurs d’études à Faranah dont 00 femmes ; 73 directeurs d’études à Mamou dont 00 femmes ; 92 directeurs d’études à Kindia dont 06 femme ; 94 directeurs d’études à Labé dont 03 femmes ; 128 directeurs d’études à N’Zérékoré dont 02 femmes ; 85 directeurs d’études à Kankan dont 00 femmes ; 78 directeurs d’études à Boké dont 01 femme.
Parlant des directeurs d’écoles primaires, sur un total de 7239, on a que 695 femmes. Suivant les inspections régionales de l’éducation, il y a : 151 directeurs d’écoles dont 54 femmes à Conakry ; 868 directeurs d’écoles à Faranah dont 25 femmes ; 831 directeurs d’écoles à Mamou dont 26 femmes ; 1081 directeurs d’écoles à Kindia dont 85 femmes ; 988 directeurs d’écoles à Labé dont 153 femmes ; 1394 directeurs d’écoles à N’Zérékoré dont 114 femmes ; 885 directeurs d’écoles à Kankan dont 69 femmes ; 169 directeurs d’écoles à Boké dont 78 femmes.
Pour ce qui est des directeurs d’écoles et chefs d’établissements scolaires, on totalise10419 responsables dont 758 femmes ; soit un écart de 9 667 responsables en faveur des hommes.
Seules les inspections régionales de l’éducation de Conakry, Kindia et N’Zérékoré ont au moins une femme responsable à tous les postes de responsabilité susmentionnés. Dans les cinq autres IRE, on enregistre, par endroit, zéro femme parmi les proviseurs, les censeurs, les principaux, les directeurs des études et les directeurs d’écoles.
Après donc les écoles et établissements scolaires, interessons-nous aux postes de responsabilités dans les délégations scolaires de l’enseignement élémentaire (DSEE), les directions préfectorales/communales de l’éducation (DPE/DCE) et les inspections régionales de l’éducation.
Selon les données fournies par la Direction Nationale de l’Enseignement Fondamental (DNEF) et le service genre et équité, nous avons dénombré 58 femmes sur 457 Délégués Scolaires de l’Enseignement Elémentaire (DSEE), soit 12%.
Suivant les inspections régionales de l’éducation, il y a : 17 femmes sur 48 DSEE soit 35% à Conakry ; 04 femmes sur 50 DSEE soit 8% à Faranah ; 03 femmes sur 61 DSEE soit 5% à Mamou ; 08 femmes sur 60 DSEE soit 13% à Kindia ; 07 femmes sur 66 DSEE soit 11% à Labé ; 07 femmes sur 73 DSEE soit 10% à N’Zérékoré ; 07 femmes sur 78 DSEE soit 9% à Kankan ; 05 femmes sur 43 DSEE soit 12% à Boké.
Quant aux cadres des inspections régionales de l’éducation, incluant ceux des DPE/DCE de leurs juridictions respectives, on a : 1088 cadres dont 219 femmes, soit un taux de 20%.
Ces effectifs sont repartis comme suit entre les IRE : 160 cadres dont 68 femmes à Conakry ; 101 cadres à Faranah dont 17 femmes ; 98 cadres à Mamou dont 27 femmes ; 150 cadres à Kindia dont 20 femmes ; 148 cadres à Labé dont 17 femmes ; 150 cadres à N’Zérékoré dont 23 femmes ; 154 cadres à Kankan dont 34 femmes ; 127 cadres à Boké dont 23 femmes.
Au niveau déconcentré (écoles primaires, établissements scolaires secondaires, DSSE, DPE/DCE et IRE), on compte au total 1 119 femmes/12 468 cadres, soit un taux de 8,97%. Il faut 3 740 femmes pour atteindre le quota de 30%. Pour combler ce gap, les autorités éducatives devront nommer 2 621 femmes dans les postes de responsabilités des écoles/établissements scolaires, des DSEE, DPE/DCE et IRE. Parlant même des DPE/DCE et IRE, il faut souligner qu’il n’y a que 03 directrices préfectorales de l’éducation sur les 39 directions préfectorales/communales de l’éducation et 01 inspectrice régionale de l’éducation sur les huit (08) inspections régionales de l’éducation.
Au niveau central, sept cent quarante-huit (748) cadres ont été répertoriés dans les 29 services centraux dont trois cent-huit femmes. En ce qui concerne les responsables des services (chefs de service et adjoints, chefs de division et chefs de section ou équivalents), nous avons en tout deux cent-dix (210) dont soixante quatre (64) femmes.
Suivant les différents services, on a :
-Service Genre et Equité : sur un total de 24 cadres, on compte 18 femmes et, sur les 05 responsables, on compte 04 femmes ;
-Bureau de Stratégie et de Développement : sur un total de 30 cadres, on compte 08 femmes et, sur les 11 responsables, on compte 02 femmes ;
-Service Evaluation des Acquis des Apprentissages : sur un total de 19 cadres, on compte 10 femmes et, sur les 10 responsables, on compte 04 femmes ;
-Direction Nationale de l’Alphabétisation, de la promotion des Langues Nationales et de l’Education Non Formelle : sur un total de 52 cadres, on compte 32 femmes et, sur les 10 responsables, on compte 05 femmes ;
-Inspection Générale de l’Education : sur un total de 85 cadres, on compte 11 femmes et, sur les 06 responsables, on compte 01 femme ;
Direction Nationale de l’Enseignement Fondamental : sur un total de 21 cadres, on compte 12 femmes et, sur les 14 responsables, on compte 07 femmes ;
-Direction Nationale de l’Enseignement Préscolaire : sur un total de 38 cadres, on compte 25 femmes et, sur les 12 responsables, on compte 02 femmes ;
-Direction Nationale de l’Enseignement Secondaire Général et Technique : sur un total de 29 cadres, on compte 11 femmes et, sur les 11 responsables, on compte 04 femmes ;
Service de Modernisation des Systèmes d’Information : sur un total de 18 cadres, on compte 07 femmes et, sur les 02 responsables, on compte 00 femmes ;
-Secrétariat Central : sur un total de 04 cadres, on compte 03 femmes et, l’unique responsable du service est femme ;
-Service National de l’Education Civique : sur un total de 27 cadres, on compte 12 femmes et, sur les 10 responsables, on compte 04 femmes ;
Service National de la Santé Scolaire et Universitaire : sur un total de 30 cadres, on compte 12 femmes et, sur les 16 responsables, on compte 04 femmes ;
-Service Logistique et Transport : sur un total de 22 cadres, on compte 06 femmes et, sur les 04 responsables, on compte 01 femme ;
-Institut National de Recherche et d’Action Pédagogique : sur un total de 67 cadres, on compte 25 femmes et, sur les 22 responsables, on compte 06 femmes ;
-Service Communication et Relations Publiques : sur un total de 02 cadres, on compte 01 femme et, sur les 02 responsables, on compte 01 femme ;
-Personne Responsable des Marchés Publics : sur un total de 10 cadres, on compte 02 femmes et, sur les 01 responsables, on compte 00 femmes ;
-Service Nationale de l’Enseignement Pré-Universitaire Privé : sur un total de 13 cadres, on compte 04 femmes et, sur les 02 responsables, on compte 01 femme ;
-Service National de la Formation Continue du Personnel Enseignant : sur un total de 38 cadres, on compte 14 femmes et, sur les 15 responsables, on compte 05 femmes ;
Contrôle Financier : sur un total de 03 cadres, on compte 01 femme et, sur les 03 responsables, on compte également 01 femme ;
-Division des Affaires Financières : sur un total de 14 cadres, on compte 03 femmes et, l’unique responsable sur les 03 responsables, on compte 00 femmes ;
-Service National des Infrastructures et Equipements Scolaires : sur un total de 18 cadres, on compte 06 femmes et, sur les 10 responsables, on compte 00 femmes ;
-Centre des Ressources Documentaires : sur un total de 33 cadres, on compte 15 femmes et, sur les 05 responsables, on compte 02 femmes ;
-Service National du Sport Scolaire et Universitaire : sur un total de 23 cadres, on compte 07 femmes et, sur les 10 responsables, on compte 04 femmes ;
-Division des Ressources Humaines : sur un total de 35 cadres, on compte 22 femmes et, sur les 03 responsables, on compte 01 femmes ;
-Service Accueil et Information : sur un total de 04 cadres, on compte 02 femmes et, sur les 01 responsables, on compte 00 femmes ;
-Direction Nationale des Cantines Scolaires : sur un total de 19 cadres, on compte 12 femmes et, sur les 10 responsables, on compte 04 femmes ;
-Direction Générale des Examens et Contrôle Scolaire : sur un total de 42 cadres, on compte 17 femmes et, sur les 12 responsables, on compte 00 femmes ;
-ISESCO : sur un total de 04 cadres, on compte 01 femme et, sur les 01 responsables, on compte 00 femmes ;
Agence Nationale pour le Financement de l’Education : sur un total de 24 cadres, on compte 09 femmes et, sur les 02 responsables, on compte 00 femmes.
En termes d’effectifs, on a une représentativité encourageante des femmes cadres au niveau central : 308 femmes sur les 748 cadres répertoriés ; soit un pourcentage de 41,17%. Les femmes occupant de postes de responsabilités (cheffes de section, cheffes de division, directrices et cheffes de service) représentent 30,47% (64 femmes sur les 210 responsables).
La véritable préoccupation se trouve au niveau des directeurs et chefs de services où les femmes ne représentent que 13,79% (seulement 4 femmes sur les 29 directeurs et chefs de services). toutes les importantes directions sont occupées par des hommes, notamment les directions de cycles.
En plus, sur la trentaine de services répertoriés, seuls huit (08) d’entre eux se démarquent positivement dans la promotion des femmes cadres, soit moins d’un tiers des services. Au cabinet du Ministre, on ne retrouve aucune femme sur les six (06) membres (le chef de cabinet et les 05 conseillers).
Partant de cette analyse peu reluisante en matière de promotion de genre et de l’équité dans le sous-secteur de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, nous formulons les recommandations ci-après :
-la nomination d’au moins 30% de femmes dans les postes de responsabilité à tous les niveaux du système éducatif (niveaux central et déconcentré) ;
-la prise en compte significative de l’aspect genre dans toutes les activités du secteur ;
-la lutte contre les pesanteurs sociaux et toutes les formes de violence basées sur le genre en milieu scolaire.
Enfin, nous voudrions souligner que cette analyse est loin d’être une production exhaustive ou parfaite. Tel n’était pas notre objectif de départ. C’est une analyse sous forme de plaidoyer à l’endroit des décideurs à tous les niveaux de l’administration publique en général, le secteur de l’éducation et de la formation en particulier, pour faire de la promotion de l’éducation des filles et la promotion des femmes cadres, une véritable priorité. Ce sont là des droits dont les filles et les femmes doivent jouir en tant qu’êtres humains comme tout autre être humain.
Aboubacar Mandela CAMARA
Sociologue, Consultant en éducation/Auteur
Conseiller Chargé des Questions de Législation Scolaire au Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation, République de Guinée
Membre de la Communauté de Pratique sur l’Education Transformative en matière de Genre (IIPE-UNESCO).