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Cette  interrogation préoccupante mérite d’être posée aujourd’hui après  plus de quatre mois, selon nos sources que le tribunal de première instance(TPI) de Dubréka ait  été saisi par le Commandement de la Brigade Nationale de lutte contre la criminalité liée aux espèces de faune et de flore sauvage, du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable(MEDD) autour de deux affaires sensibles en lien avec le trafic de crocodiles, espèces animales intégralement protégées par le code guinéen de faune sauvage et de la règlementation de la chasse, mais aussi par la Convention internationale sur le commerce des espèces de faune et de flore sauvage menacée d’extinction( CITES).

Pour rappel, le lundi 04 décembre 2023, deux opérations simultanées de la Brigade nationale avaient eu lieu dans ladite préfecture dont l’une au quartier de Kéitaya et l’autre à Taban, un village de la sous-préfecture de Tanènè. Ces deux actions menées par l’unité spécialisée de lutte contre les crimes environnementaux en Guinée,  portaient sur des délits de détention illégale et de commercialisation de 5 crocodiles adultes, espèces animales intégralement protégées en Guinée mais aussi par les conventions internationales en la matière, ratifiées par le pays.

Le Parquet du tribunal de première instance(TPI) de Dubréka, selon nos informations, aurait été saisi par la Division des Affaires juridiques de la Brigade. Depuis, un silence de mort, peut-on constater au niveau de ce parquet comme pour dire que le dossier serait de nos jours  dans les oubliettes. D’autant plus qu’il n’y a aucune information à propos.

A en croire aux dires des spécialistes du droit sur la protection de l’environnement, l’application correcte et effective  des peines prévues sur les infractions en lien avec le trafic illégal d’espèces animales protégées est un outil efficace et incontournable  de dissuasion des trafiquants et de leur réseau national et transnational.

Cette approche ne semble pas être encore mise en pratique au niveau du tribunal de première instance(TPI) de Dubreka, puisque les mêmes infractions ont été de nouveau, commises dans ladite circonscription territoriale. Ainsi, il faut rappeler que dans les mêmes circonstances,  le vendredi 16 février, la Brigade nationale a mené une autre opération dans le quartier Tôbôlon, relevant de Kagbélen, préfecture de Dubréka. Cette fois-ci, un trafiquant a été pris lors d’une opération de ladite brigade,  en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation illégale de 5 crocodiles. Suivant la même procédure, la Division des affaires juridiques de la brigade en charge de la lutte contre les crimes environnementaux en Guinée, avait une fois de plus saisie le parquet du tribunal de première instance de Dubréka. Dès le départ, les actions avaient été enclenchées par ledit parquet pour poursuivre les mis en cause, mais depuis, aucune information n’a filtré concernant cette procédure.

Il faut rappeler que depuis mars 2013, la Guinée est sanctionnée par l’ensemble des membres du comité permanent de la CITES et présentée à l’époque comme une plaque tournante de la criminalité faunique en Afrique de l’ouest. Puisque, le pays aurait exporté illégalement plus de 130 chimpanzés, 1O bonobos et des lamantins selon les rapports des organisations en charge de la criminalité faunique dans le monde.

Depuis, les efforts sont en cours pour permettre à la Guinée de sortir la tête de l’eau auprès de cette instance internationale.  Et l’application  effective et correcte de la loi sur de pareilles situations comme celles portées devant le parquet de Dubréka, serait l’une des meilleures approches  pour aider le Gouvernement de la transition à la tête le  Général Mamadi Doumbouya à obtenir la levée de la sanction auprès de la CITES et ainsi permettre le retour normal de la Guinée auprès de cette  Convention internationale. Puisque ces faits sont prévus et punis par les dispositions du code de faune sauvage et réglementation de la chasse en ces articles, 165, 1661 et 168.

Affaire à suivre……

Tamba Fatou Oularé

Journaliste et activiste des questions de criminalité faunique et floristique

Tél: 613 34 94 28